Mon premier souvenir lié au cheval remonte à ma petite enfance. La maison de ma famille se trouvait à la limite d’un coteau viticole en Alsace, trop escarpé pour pouvoir être entretenu avec un tracteur, et mon grand oncle m’avait posée sur le dos d’un cheval de trait qui tirait sa charrue entre les rangs de vigne.
Lorsque je ferme les yeux j’ai encore dans la tête des images et des odeurs de ce moment, alors que je me cramponnais désespérément à une espèce de pyramide de cuir aussi grande que moi, terrifiée de me retrouver perchée là-haut, mais également émerveillée par cette sensation de dominer le monde. Mon grand-oncle avait lui-même élevé des chevaux de trait, dans la ferme de mes grands-parents, et avait tout un tas d’histoire de chevaux à me raconter, en patois lorrain, vu qu’il ne parlait pratiquement pas français.
J’ai ensuite harcelé mes parents pour pouvoir monter à cheval, mais il n’y avait pas de centre équestre dans la ville où j’habitais et je me suis contentée de lire «Poly» puis tous les «Étalons noirs» «Ji-Ja-Jo» et autres bibliothèques vertes qui racontaient des histoires de chevaux.
C’est en classe de troisième que j’ai finalement pu commencer à monter, dans le cadre d’une activité mise en place par le collège...et je n'ai jamais arrêté.
J’ai perdu ma mère à l’âge de vingt ans, alors que j’étais stagiaire-palefrenier dans un centre équestre où je préparais les tests d’entrée au Cours de formation des moniteurs de Saumur. Je reste convaincue aujourd’hui que c’est grâce aux chevaux qui me donnaient une raison de continuer à me lever tous les matins que j’ai remonté la pente.
J’ai obtenu le monitorat en 1985 puis l’instructorat en 1989. J’ai travaillé dans divers centres équestres, en m’intéressant à toutes les disciplines.
J’ai travaillé un an dans un service de pédopsychiatrie, et j’ai envisagé de faire la formation pour devenir éducatrice spécialisée, mais finalement, je suis restée dans le monde équestre à ce moment là.
J’ai changé de voie en 1991, après avoir pris conscience que les impératifs de rentabilité des centres équestres classiques n’étaient pas vraiment compatibles avec le bien-être des chevaux.
J'ai donc exercé pendant plus de 20 ans une activité paramédicale en cabinet libéral,mais bien-sûr nous avions toujours nos chevaux à la maison (en plus des chiens, chats, poules, oies…) et je continuais à m’intéresser de loin en loin à ce qui concernait le cheval et le handicap.
En 2014 la profession d’Équicien a été inscrite au Répertoire National des Certifications Professionnelles. Je me suis renseignée sur cette profession, et au vu du contenu , j’ai décidé de poser ma candidature. J'ai commencé la formation en octobre 2014, et suis diplômée depuis avril 2017.
Aujourd'hui je suis heureuse d'avoir trouvé le métier qui me correspond à 100%.
Je propose depuis le début de l'année 2018 un accompagnement individuel à des personnes en difficulté. L'activité se développe petit à petit, et je souhaite pouvoir m'y consacrer à plein temps assez rapidement.
Avec deux collègues, nous cherchons actuellement un financement pour nous équiper d'un dispositif permettant la mise à cheval de personnes en fauteuil dans les meilleures conditions de sécurité et de confort possibles (voir l'onglet"actualités").